Le rêve de Lucie (photo de Maud, merci Maud)
"C'était la guerre. Elle était seule au milieu d'une grande cour,
c'était une cour de récréation mais je ne la connaissait pas. Ses
cheveux était démesurement long, deux toutes petites nattes séparaient
son visage en deux. Des larmes coulaient sur sa peau d'une blancheur
maladive. Je regardais Cléo du haut d'un batiment qui ressemblait
étrangement au B1 de Dupuy. Des éclairs fendaient le ciel, un peu trop
noir. Des vitres éclataient autour de moi, les tremblements des bombes
me parvenait par secousses régulières. La peur m'envahissait peu à peu.
Je voyais le monde disparaitre sous mes yeux. J'étais impuissante. Je
me demandais comment nous en étions arrivés là. Ma candeur m'effraya.
Le monde n'était plus qu'une toile d'aquarelle que l'on aurait
malencontreusement plongée dans la boue. Une bombe éclata à mes pieds,
la salle commencait à prendre feu. Je me retrouvais tout à coup au
milieu de la cour. La main de Cléo et la mienne étaient liées. Vinrent
s'ajouter celle de Marion Lucile puis Emma (elles sortaient d'un match
de hand !) et tous les Nachtigall nous rejoignèrent. Nous portions
toutes une longue robe blanche. Dès qu'une main s'accrochait à une
autre une colombe jaissait de nulle part, et une fleur poussait à nos
pieds. La cour se transforma bientôt en un jardin remplis de mille
merveilles. Notre chant sauvait le monde ! Le dernier accord de A rêver
resonna et les bombes laissèrent place à un feu d'artifice."